Tuesday, March 16, 2010

Pierre Lefumat

Pour Pierre Lefumat

Aujourd’hui, pour supporter et accepter, je dois m’attacher à toutes ces heures que nous avons passées ensemble.
Parfois à parler et à se disputer pour goûter dans le rire les moments simples de l’Amitié.
Ailleurs, et seulement si l’envie venait ou que le temps s’y prête, pour peindre et rechercher les meilleures occasions pour se chamailler encore.
L’année dernière, c’était chez toi, un rendez-vous d’importance où, dans la promesse des meilleures querelles, on avait décidé d’écrire… ensemble.

Aujourd’hui, je revisite touts ces petits morceaux de temps que tu as dispersés dans ma vie, ainsi et par eux, je sais que je pourrai accueillir le refus.
Je sais quelque part que ce jour est écrit et par tous doit être vécu mais je ne peux m’empêcher d’imaginer demain, seulement nourri d’images, de sourires, d’attentions, de cette générosité particulière aux couleurs d’autrefois, de cette beauté humaine, portée avec la justesse de l’élégance connue de tous et que l’on avait apposée, pour économiser les mots, à ton prénom…Pierre.

Pierre, nous garderons tous de toi cette volonté qui te forçait à courir le monde pour la simple beauté d’un geste de métier dédié à la plus simple humilité.

Aujourd’hui s’en est fini.
Le livre est refermé.
Nous sommes tous orphelins.
Les palettes seront rangées, les brosses devront rester sèches.
La blouse blanche sera suspendue.
Les ateliers seront bouclés et les marbres camouflés,
Aucune couleur ne pourra être prononcée.
Une profession prendra le deuil.
Et, chacun, à son tour, comme il le souhaite, dira…
MERCI.

Michel Nadaï, Pierre Lefumat, Kyoko Nadaï


 For Pierre Lefumat

Today, it is the remembrance of all these hours we spent together that will help me bear the pain and accept this loss.
Remembrance of times during which we were just talking, or just squabbling over something, just to taste those simple moments of Friendship.
And at times, and only if the desire came or when the time was right, we would paint and seek for the best occasions to squabble with each other again.
Last year, it was at your home that we had this important rendezvous - guaranteeing another occasion to squabble over something – we had decided to write…together.

Today, I revisit all those little pieces of time that you brought into my life, and through them I can acknowledge this refusal of mine.

Inside of me, I know that such day is written and must be lived by us all, but I cannot imagine tomorrow where I will only be nourished by images… images of your smile, of your attentiveness, of your generosity that portrays the colors of a bygone era, of this inner beauty that you carried with this elegance that so characterized you… and to spare you of all those words, we just need to pronounce your name… Pierre

Pierre, we will keep of you this will that led you to travel the world with the desire to share the simple beauty of a gesture of this craft, dedicated to the simplest humility.

Today it’s over.
The book is once again closed.
We are all orphans.
The pallets will be put aside, the brushes will remain dry.
The ‘blouse blanche’ or painter’s coat will be hanging in its place.
The workshops will be closed and the marbles will be veiled,
No color will be called out.
An entire profession will be in mourning
And, each one of us, in our own way, will say…
THANK YOU.